Par Germaine EWODO AYENE
Dans mon enfance, mes sœurs, mes frères et moi, perdus dans la vaste bibliothèque de mon père, lisions des livres, plus par devoir que par passion.
Mon père avait instauré des cours d’orthographe et de grammaire auxquels nous ne pouvions nous soustraire. Il avait cultivé en nous, le goût des mots et de la lecture. Lire était devenu pour plusieurs d’entre nous quelque chose d’indispensable. Pourtant, notre jeunesse nous imposait des lectures moins contraignantes et académiques que celles que nous offrait mon père. Il nous fallait joindre l’utile à l’agréable.
Les librairies à ciel ouvert de la ville où pullulaient des bandes dessinées nous offraient cette parade. Nous y achetions des livres de notre choix, pour constituer notre bibliothèque, bien loin de tous les grands auteurs qu’affectionnait mon père .
Ma mère, avait elle aussi une bibliothèque qui se cachait derrière sa voix. Lorsqu’elle l’ouvrait, j’étais émerveillée. Au coin du feu, l’enfant agitée que j’étais, se figeait, accrochée à cette voix qui déroulait des pages de livres mystérieux que je ne voyais pas. Ses histoires m’enivraient et les appels incessants de mes amis du quartier m’invitant au jeu restaient lettres mortes?
C’est au coin du feu, dans la cuisine en bois de ma mère que j’ai appris le conte, cette invitation au voyage au son d’une voix qui vous porte, vous transporte, vous emporte au loin et revient à pas feutrés vous replacer dans votre quotidien, votre réalité.
Mes yeux s’illuminaient quand ma mère me contait des histoires. Je rêve de voir les yeux des enfants du monde briller de joie et de bonheur, comme l’étaient les miens, au coin du feu, si près de ma mère.
Bonne rentrée scolaire 2024/2025
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