Par Germaine EWODO AYENE
Mes souvenirs sont très vagues sur de nombreux endroits visités à N’Djamena, la Capitale du Tchad. Cependant, j’ai toujours en mémoire des moments merveilleux partagés avec des membres de la famille dans laquelle j’avais séjourné? Quelle famille!
Elle m’avait accueillie à bras ouverts et je voulais m’enrichir de tout ce que je trouvais nouveau. Je regardais avec étonnement les femmes de la famille parfumer leurs vêtements avec des encens particuliers. J’observais la grand-mère, au fil des étapes successives, fabriquer du fromage de chèvre. Certains après-midi, les jeunes femmes de la famille se prêtaient au jeu de soins de beauté. Elles me confièrent qu’elles appliquaient délicatement de l’huile sur leurs cheveux et les massaient longuement pour les rendre doux et soyeux. Elles utilisaient du henné aussi bien pour les mains que pour les pieds. J’appris avec elles de nombreux soins de beauté que je n’imaginais même pas. Je savais que je n’allais pas pouvoir mettre tout cela en pratique . Il y a des femmes douées pour cela et ce n’est pas mon cas.
La préparation des repas au quotidien était la chasse gardée de la maman qui choisissait des assistantes au gré de ses humeurs. Je n’eus pas le privilège de l’accompagner dans cette noble tâche. Je ne saurai donc vous dire quels étaient les ingrédients qui rendaient ses plats si délicieux!
Les femmes de la famille étaient pudiques et réservées. La plus jeune fille de la fratrie qui devait avoir une dizaine d’années, faisait l’exception. Elle était aussi insolente que sa beauté qui vous laissait sans voix.
Les deux garçons, par contre, étaient d’une sympathie incroyable. Pendant mon court séjour à N’Djamena, je sillonnais les rues en leur compagnie. Nous consommions de la viande grillée dans la rue. Nous nous racontions des histoires drôles le long du chemin et riions aux éclats. Parfois nos histoires étaient invraisemblables; peu nous importait! La joie d’être ensemble et la bonne humeur partagée nous étaient primordiales.
Les journées étaient très chaudes dans la ville. Ces longues marches auxquelles nous nous prêtions nous donnaient soif. Heureusement, il y avait des pots en terre cuite, placés gracieusement en bordure des rues pour aider les passants à étancher leur soif. J’aime l’eau si fraîche des pots en terre cuite. Elle a un goût particulier qui renvoie à l’argile; à la terre.
L’eau des pots en terre cuite étant uniquement destinée à la consommation, c’est au niveau des bornes fontaines que je m’aspergeais d’eau pour me rafraîchir le corps. Mes compagnons de route me trouvaient forte et courageuse. J’avoue néanmoins que cette chaleur accablante me brouillait parfois la vue et me donnait le vertige. Lorsque la fatigue tentait de s’emparer de moi, je puisais ma force dans le son de la voix de mon père qui résonnait en moi comme un écho. Il disait: » Celui qui traverse les frontières de son pays en devient un Ambassadeur. Face à chaque situation et chaque rencontre, il doit porter haut les couleurs de son drapeau. Il y va de l’honneur de son pays! » Il est impossible d’ abandonner quand on est galvanisé par un tel message.
Après de longues heures de marche; le retour à la maison était toujours bien mérité. Lorsque la nuit tombait enfin, nous étalions nos matelas respectifs dans la cour du grand espace familial afin de profiter d’un peu d’air frais. Abrités derrière des moustiquaires, nous causions longuement jusqu’à ce que le sommeil nous emporte au cœur de la beauté de N’Djamena.
N’Djamena la Belle! N’Djamena la Brave! N’Djamena la Forte! etc. Mes compagnons de promenade ne tarissaient pas d’éloges lorsqu’ils parlaient de leur capitale et par extension de leur pays le Tchad. C’était merveilleux d’entendre cela! Je vous fais cette confidence: « La terre dont les Hommes savent la valeur de l’hospitalité mérite qu’on y fasse escale! »
N’Djamena! Germaine te dit « Merci! »
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LA CARTE DU TCHAD
“Les défenses de l’éléphant ne conviennent qu’à l’éléphant.” proverbe ngambaye
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